Today, I'm fine~ [PV Aki]

"La sottise, l'erreur, le péché, la lésine,
Occupent nos esprits et travaillent nos corps~"
[C. Baudelaire]


Il pleut. En se levant ce Samedi matin, Yuukito eu l'occasion de faire ce désagréable constat. La pluie, c'était bon pour les jours de cours, ou tous les élèves restaient à l'intérieur des bâtiments, mais le Week End par contre... Ils allaient être bien emmerdés, pour le coup. Et le jeune homme aussi, par la même occasion. Lui qui comptait aller faire un tour en ville, côtoyer un minimum de personnes autre qu'une bande de gosses plus ou moins anormaux. Non pas qu'il n'aimait pas ses élèves... Bien au contraire, il avait réussi à s'attacher à eux avec une facilité déconcertante, même Jean Maurad, ce qui relevait plutôt du miracle, vu le comportement proprement merdique du jeune homme. Ses blagues vaseuses tapaient légèrement sur les nerfs du très jeune professeur, qui prenait souvent beaucoup sur lui, il fallait bien avouer. Et c'était pour cette raison qu'en règle générale, il était préférable pour lui de voir du monde en dehors de l'établissement. Une sorte d'échappatoire à cette réalité un peu isolée de tout. Nella lui avait souvent répété qu'il était bien trop coulant pour exercer ce genre de métier, que son caractère doux allait le perdre un jour ou l'autre... A un moment, il aurait presque cru l'espèce de crétine congénitale qui lui servait de femme. Mais il avait fini par se reprendre. Après tout, cette nana avait beau être son épouse, que savait-elle de sa vie? Absolument rien. Si c'était le cas, elle aurait déjà arrêté de lui imposer son encombrante présence depuis longtemps... Elle aurait en tout cas évité de le harceler pour obtenir une marque de tendresse significative de sa part. Le jeune homme était quelqu'un de vraiment doux et gentil, mais il y avait un moment ou il ne fallait pas trop lui en demander.. La seule personne avec qui il n'adoptait pas son caractère était Nella. Il trouvait que c'était déjà bien assez de lui avoir imposé sa présence en tant qu'épouse... Si en plus il devait remplir ses devoirs conjugaux, cela n'allait pas aller du tout. Il lâcha un soupir, se demandant comment avait-il bien put en venir à l'inclure dans ses pensées du moment. Cela frisait le paranormal le plus total, vraiment...

Il se leva avec difficulté, ses membres lui hurlant d'y aller mollo, pour une fois. Il avait dut dormir dans une mauvaise position, sûrement... Il sauta tout de même hors du lit d'un bond, grimaçant de douleur au passage. Il allait prendre une bonne douche, cela allait sûrement passer assez rapidement. Ne lui restait plus qu'à prendre ses affaires pour, et a sortir de sa chambre... En scrutant la pièce à la recherche de ses affaires, ses yeux se posèrent sur l'autre lit. C'était étrange, il paraissait qu'il avait un colocataire, mais depuis son arrivée ici, il ne l'avait jamais vu. D'un autre coté, il lui arrivait de passer des nuits blanches à son bureau dans la classe, à corriger des copies... Ils avaient sûrement trouvé le moyen de se louper tout ce temps. C'était étrange, mais plus ou moins plausible. Pour peu que son collègue ait une vie sociale bien remplie, cela pouvait se tenir plus que bien, comme raison valable. Il soupira, s'étira une fois de plus, et se décida a prendre la porte, histoire d'expédier ça vite...



Retour à la chambre. Regard plein d'espoir vers la fenêtre. Ah non? Non... Mince. Il pleuvait toujours autant, sinon plus... Il ne devait y avoir personne dehors, vu la force de l'averse. Déprimant en bien des points... Mais le son que produisait le bruit de l'eau déversé sur les carreaux des fenêtres avait quelque chose.... d'apaisant. Aussi le jeune Yuukito trouva-t-il le moment opportun pour corriger un tas de copies qu'il avait à faire... L'idée de rester en boxer ne lui plaisant pas trop, une fois le peignoir retiré, il fouilla encore un peu dans sa valise, se dégotta un vieux sweat à capuche noir griffé Nightwish, qu'il enfila sans autre forme de procès. C'était de suite plus décent, même si cela faisait ressortir nettement le gamin qu'il était encore plus ou moins... Bof, de toute façon, personne se serait là pour le voir comme ça, les élèves étant interdit d'accès au dortoir des profs, techniquement... Et puis de toute façon, qui aurait l'idée d'ouvrir la porte de sa chambre sans frapper? Personne, normalement... Alors on pouvait dire que tout allait bien... Il s'assit en tailleurs sur son lit, et posa les copies a coté de lui, se remettant rapidement en condition de correction. Il posa la première liasse sur ses cuisses, et commença sa besogne... Ses cuisses qui auraient bien besoin d'un peu plus de formes, à son humble avis... Il ne savait pas combien il avait perdu de poids, depuis qu'il était arrivé ici, mais cela devait sûrement être assez catastrophique. Il serait temps qu'il grossisse un minimum, histoire de ne pas inquiéter de trop les foules. Ses cuisses maigres et pales semblaient lui faire comme un affront, aussi les cacha-t-il sous les copies, évitant de peu la fixation complexée... Il préféra poser son regard sur quelque chose d'autre, le temps de trouver la concentration nécessaire pour faire ce qu'il avait à faire, et son regard tomba sur les instruments posés du coté de son colocataire... Prof de musique? Peut-être... Ou bien passionné de musique tout simplement... Le garçon n'en savait rien, à vrai dire... Il était tellement peu en relations avec ses collègues qu'il n'aurait su dire de qui il s'agissait. Il ne connaissant même pas la tête de tout le monde, c'était dire... Soupirant doucement de dépit face à lui-même, il se mit à sa triste besogne, avec un entrain un peu étrange.

Décidément, il semblerait qu'une bonne partie de la classe ai décidé de ne pas lui faire vraiment beaucoup de cadeaux, encore une fois. Le coup de la classe de cassos "So Rebel", ça allait deux secondes, franchement... Il n'y avait qu'une poignée d'élèves assez réduite à qui il donnait de bonnes notes. Bon, Ibiki, c'était toujours relativement brillant... Il pensait sérieusement à l'orienter vers un cursus scientifique, comme c'était le cas dans les écoles normales, pour le passage du Bac, dans ce pays. Yuukito lâcha un soupir. Parfois, la Finlande et sa classe d'enfants parfaits lui manquaient. Il voudrait bien croire que le challenge était assez intéressant par rapport aux classes faciles qu'il avait eu, mais parfois le point de rupture n'était pas très loin. Ici, il n'y avait pas beaucoup de respect. Parce qu'il était encore un enfant, parce qu'il était petit et famélique, parce qu'eux étaient tellement plus costauds et que leur expérience de la vie était sûrement plus directe et complète que la sienne... Pour toutes ces raisons ils se permettraient de cracher sur lui de la sorte? Oui. Le petit finlandais n'avait même plus le courage de répondre à leurs provocations, aussi faciles soient-elles.. Déprimé le petit? Oui, il devait y avoir de ça. Mais il avait aussi un tas de choses à penser. Trop de choses, qui ne facilitaient pas la clarté de ses idées, à vrai dire. Et ne lui laissaient pas le temps de penser à répliquer aux petites choses de ce genre. Ils continuaient donc de s'accumuler aux autre problèmes, petit morceau par petit morceau, et cela faisait donc une montagne considérable de problèmes, à la longue. Cercle un tantinet vicieux s'il en était, qui ne laissait pas un moment de répit au petit prof. Il continua de corriger ses copies, les bons élèves laissant place au moins bons. Jean Maurad. En voila un qui n'allait pas arrêter de sitôt de l'emmerder pour un oui ou pour un non. Voyons voir ce qu'il y avait, cette fois-ci... Encore un truc bien coloré, sûrement.. Ah non, il y avait un exercice en partie fait. En progrès. Ou pas. Même ce qu'il avait prit la peine de mettre était faux. Bon, un demi point pour l'effort fourni. Cela passait pour un peu dégueulasse et provocateur de sa part, mais ce garçon lui avait-il laissé un moment de répit, à lui? Non. Alors tant qu'à sacquer, autant le faire bien. Il était sur qu'il ferait moins figure haute, une fois le devoir rendu, mais c'était comme ça. Il ferait tout pour avoir un peu de courage, rien qu'un tout petit peu.. De quoi tenir le coup, au moins. Sans ses putains de médocs, ce serait pas mal. Sentant une poussée de stress un peu incongrue le prendre à la gorge, il prit sa petite bouteille d'eau, ses cachets, et s'en avala un vite fait. Ça irait vite mieux. Il fallait juste attendre que le calmant fasse son effet. Pourvu que cela se fasse vite.

Au bout d'une demie heure, il n'avait toujours pas fini. Il fallait dire ce qui était, il avait perdu au fur et à mesure des différentes copies son impressionnante motivation. Maintenant, il ne restait plus vraiment grand chose. Il commençait à fatiguer de voir toujours le même sujet, orné de réponses toutes plus abracadabrantes les unes que les autres. Il garda la copie d'Ibiki près de lui. Il la corrigerait plus tard, histoire d'avoir l'impression de remonter un peu le niveau. Il tomba sur celle de Ange Levis. Pas mal non plus. Il n'arrivait pas à déterminer si ce gosse écoutait en cours, mais une chose était sûre, il arrivait à assurer pendant les devoirs. Cela valait largement le 17 qu'il lui colla, après avoir corrigé d'un œil appréciateur. Bon, un élément qui allait remonter un tantinet la moyenne. Déjà ça de gagné, on va dire.. Il sourit, et se remit avec un peu de baume au cœur à sa copie.

Il ne savait pas que corriger de mauvaises copies pouvait être aussi long. Il avait pensé de prime que le contenu ne vaudrait pas la peine que l'on s'attarde trop dessus, mais sa bonne âme avait reprit le dessus, et il se retrouvait à tenter de grappiller un peu de bon dans tout ça. Ce qui était assez ardu, en fait.. Il ne se découragea tout de même pas, malgré le coté vain de son entreprise. Il se sentait trop idiot et naïf, mais rien n'y faisait, il avait toujours cet espoir que les autres s'améliorent un minimum. Il n'avait jamais eu un niveau aussi faible, globalement parlant. C'était vraiment effrayant, à ce point-là.. Il soupira, et finit de corriger ce paquet franchement imposant d'insanités en tout genre, et se prépara à corriger celle de Ibiki, ce qui allait le remettre d'aplomb. Il avait à peine posé son crayon sur la copie qu'il entendit une voix venant de près de la porte. Il n'avait même pas entendu la personne entrer, c'était vraiment étrange.

-T'es qui toi ?

La voix avait un timbre vraiment très agréable, mais le ton employé n'avait rien de très engageant. Le tout petit prof tourna la tête pour voir son interlocuteur, et manqua rester bouche bée, s'il n'avait pas eu la retenue nécessaire au bon moment. Devant lui se tenait un homme des plus..... étonnants. S'il était ici, c'est qu'il devait être le fameux prof qui partageait sa chambre. Et pourtant, son look complètement fou ne jouait pas en sa faveur dans le rôle. Mais pourtant, il était d'une beauté à couper le souffle. En tout cas, elle réussi amplement à couper celui du petit finlandais, qui resta le fixer comme le dernier des couillons un bon moment, avant de reprendre une certaine contenance. Typé asiatique, de taille moyenne, son visage enfantin possédant une lueur d'arrogance absolument sexy, il avait tout du parfait Bad Boy qui en faisait sûrement craquer plus d'une, parmi ses élèves. Yuukito lui-même devait bien avouer que ce jeune homme dégageait quelque chose indéniablement attirant, qui fit monter une certaine chaleur au petit brun. Préférant une certaine retenue à tout ça, il se contenta de sa racler la gorge et sourit gentiment à ce qui semblait être son collègue, répondant de son habituelle voix douce et calme..

-Eh bien... Il semblerait que je sois votre collègue..

A question agressive, réponse passive. Pour l'autorité du petit, il allait devoir repasser clairement..~

A vrai dire, Yuukito n'avait jamais vraiment eu de contact bien défini avec ses collègues, et ce, depuis son arrivée ici. Non pas qu'il soit misanthrope ou asocial. Non, c'est qu'il n'avait jamais trouvé l'occasion. Il fallait bien dire qu'il ne les voyait pas souvent, mis à part quand il pouvait les croiser lors d'un inter cours. Ils ne s'attardaient jamais beaucoup dans ces lieux, et s'investissaient en général le minimum syndical. Comme si les élèves étaient atteints d'une maladie contagieuse, grave et incurable. Cette manie de toujours fuir les élèves comme des pestiférés avait toujours intrigué le jeune finlandais, qui ne voyait pas l'intérêt d'enseigner si c'était pour développer une telle crainte des élèves. Depuis qu'il était ici, il n'avait tissé de lien qu'avec un seul enseignant, le prof d'histoire... Un jeune homme tout à fait charmant, qui n'avait, contrairement aux autres, pas hésité des masses à venir lui parler. Le fait était seulement qu'il semblait décidé à le couver un peu trop, sûrement à cause de son jeune age. Combien de fois ne lui avait-il pas répété qu'il ne devait pas hésiter à venir lui parler de ses problèmes en cours... Cela dut a son jeune age? Yuu soupira à cette pensée. Jusqu'à présent, il ne se débrouillait pas plus mal que n'importe quel professeur, malgré les capacités limitées d'autorité dût à l'age que prônait son collègue philosophe. Il ne s'était jamais senti plus mal que d'habitude... Juste un peu plus stressé par le challenge qu'une bonne classe de cas sociaux représentait. Peut-être un peu trop de calmants qui jouaient sur sa santé, sans plus. Nella lui en avait fait prescrire, de peur de le voir se faire déborder... Chère petite femme. S'il était un tant soit peu attiré par les femmes, peut-être aurait-il put se prendre d'affection pour elle, qui sait?

Cependant, le garçon qui se trouvait présentement à coté de lui détonnait parmi le corps enseignant. Yuukito s'étonnait lui-même de ne pas avoir remarqué un tel énergumène par le passé. Étonnant, vu l'apparence relativement..... colorée du bonhomme. Puis une phrase lui vint en tête... Ou plutôt une parole prononcé par le professeur de philosophie pendant une récrée passée à la salle des profs, concernant un certain prof de musique, considéré par le vieil homme comme un élément perturbateur de façon assez ouverte. Tel que le connaissait le jeune mathématicien, il n'avait sûrement fait que répondre à ses agressions verbales. Il redressa la tête et sourit une fois de plus à ce qui devait être son collègue et colocataire. Sourire qui se figea un moment en constatant que le jeune homme le reluquait sans aucune gêne. Cela mit bien vite mal à l'aise le jeune finlandais, qui baissa immédiatement la tête, rougissant de plus belle. Il n'aimait pas vraiment se sentir déshabillé de la sorte, surtout par quelqu'un comme lui... Cela avait quelque chose de franchement troublant, en fait.. Il se concentra sur la copie de Ibiki, essayant de faire abstraction du regard éhontément posé sur lui. Ce regard avait quelque chose d'assez dérangeant, mais grisant aussi, dans une certaine mesure... Cette pensée le fit rougir un peu plus... Pourquoi diable se mettait-il à réfléchir à ça comme ça? Cela frisait le n'importe quoi. Il fallait qu'il continue de faire comme si de rien n'était.

Indifférence qui s'avéra un peu plus corsée qu'autre chose, à vrai dire.. Le jeune prof de musique semblait avoir décidé que aujourd'hui n'allait pas être jour de tranquillité pour son petit collègue. Il se retrouva vite devant lui, et sortit une main de sa poche, pour..... la passer sur la joue de notre Yuukito préféré, qui ne trouva rien de plus intelligent que de rougir encore plus, comme si cela était possible, et de se reculer un peu, osant à peine respirer... Mais c'était quoi, ce collègue? Il faisait ça à tous les autres aussi? Ou bien il n'y avait vraiment que notre petit scandinave pour attirer ce genre personnes? La phrase qui suivit ne fut pas pour arranger son cas, et fit une légère grimace dubitative... Que voulez vous répondre à cela, vous? Il se contenta qu'esquisser un autre sourire, avant de retourner à ses copies, ou plutôt à la copie qui lui restait, c'était à dire celle de Kekkan, essayant tant bien que mal de faire abstraction du regard de son collègue posé sur lui. Mais la concentration n'y était plus, sa main tremblait, et il dut relire plusieurs fois la copie pour se remettre dans le contexte de correction. Il n'osait même pas demander à son collègue pourquoi il avait agit comme ça, c'était dire..

Coup de fatigue soudain. Yuu se demandait vraiment quel genre de surprises on lui réservait encore, niveau collègues. Mais il devait bien avouer que, de tous les énergumènes qu'on lui avait donné l'occasion de voir, niveau enseignants, celui là battait tout le monde à plate couture. Et c'était rien de le dire.. Mais bon, dans la logique tordue du petit finlandais, les énergumènes étaient rois, et notre brun se retrouva assez............ admiratif devant l'autre garçon? Oh, il devait en être assez proche, de ce genre de sentiments. Il fallait dire que le prof de musique, car c'était la matière qu'il enseignait, Yuukito en était presque sur, en jetait pas mal, avec son look légèrement punk et tous ses piercings... Pas le schéma du prof normal, et gros... Remarque, Vainonen ne valait pas mieux, une fois le costume de prof enlevé... Mais quand même, tous ces piercings... Le petit scandinave se demandait vraiment jusqu'où il en avait, de ces bijoux... La pensée que cela entraina le fit rougir, et il se promit de mettre cette réflexion de coté pour plus tard, si possible. Ou bien la jeter aux oubliettes, cela serait plus commode. En bien plus sain, à vrai dire... Qu'est ce qui lui prenait de penser à ce genre de choses, aussi.. Ça ne se fait pas de se questionner sur l'éventualité que son collègue puisse avoir des piercings sur le.... Bon stop. Yuu lâcha un soupir, et daigna tourner une nouvelle fois son regard vers son collègue et maintenant camarade de piaule.

Tout cela était bien beau, mais cela n'arrangeait pas le trouble du plus petit, qui ne savait pas vraiment quoi penser du caractère un peu provocateur de son collègue. Il n'avait jamais eu affaire à ce genre de personnes par le passé, et le fait de s'y retrouver confronté avec autant de vivacité qu'une grande claque lui faisait un effet des plus étranges. On lui avait souvent dit qu'il faisait un prof bien étrange, mais quand il voyait le type en face de lui, il se disait qu'au final, il atteignait une normalité tout à fait concevable. Ce qu'il n'arrivait pas à saisir en revanche, c'était le pourquoi du comment du comportement de l'autre homme. Non content de l'avoir plongé dans un état de gène pas possible, il cru bon de venir lui faire subir une nouvelle source de gène confuse. Il s'approcha de lui et, pour une raison qui échappa au plus jeune, posa une main sur sa cuisse, faisant passer ça pour accidentel... En revanche le baiser qui suivit pouvait difficilement passer pour fortuit, et fit virer le jeune finlandais encore plus cramoisi qu'il ne l'était déja... Dans la limite du possible, bien sur.. Il ne chercha pas à se débattre ou quelque chose dans ce genre là... Non, en ce moment, son cerveau était en mode "recherche", et tentait de trouver une explication valable au geste du jeune punk.. Etait-ce dans ses habitudes de faire la bise aux gens de la sorte? Si c'était le cas, il était encore plus étrange que ce que pensait de prime le petit prof de maths. Il finit par se redresser, non sans une provocation supplémentaire, et retourna vers son lit, une moue assez difficile à définir sur le visage, lui posant une question des plus banales, un peu en décalage avec la situation précédente. Son nom... Prenant une petite inspiration, le petit scandinave lui répondit d'une voix claire...

-Yuukito... Yuukito Vainonen... Et vous?

Yuukito était complètement paumé... Et encore, le mot était plutôt faible, dans son cas.. Il se demandait vraiment à quoi jouait son collègue. Peut-être que le fait de plonger le jeune homme dans un état de gène profonde était un de ses objectifs a court terme. Et Dieu savait s'il avait bien réussi son coup, celui la... Il fallait dire que s'attaquer au jeune scandinave était une tache assez aisée, et ne nécessitait pas vraiment beaucoup d'efforts, surtout sur ce plan-là... La virginité du gamin doublé de sa timidité maladive n'arrangeait vraiment pas les choses, et il avait un certain mal à reprendre pied en ce moment précis. C'était vrai, quoi... En règle générale, son alliance avait tendance à dissuader les gens trop entreprenant de l'approcher outre mesure, et cela lui laissait le temps de méditer à une contre attaque éventuelle. Mais là, on lui avait comme qui dirait coupé l'herbe sous les pieds, et il se retrouvait à rougir comme un con, ou plutôt comme une collégienne, à cause de petites caresses qui pourraient paraitre anodines aux yeux de certains autres... Ou alors ces autres en question auraient déjà eu le réflexe de repousser le jeune prof de musique. Mais même cela, il ne se sentait pas la force de le faire, c'était dire...

Il lança un regard à son collègue, qui ne semblait pas décidé à en rester là, à son grand dam. Ibiki allait vraiment devoir attendre sa copie, s'il s'en tenait aux mimiques du jeune punk. Parfois, il aurait vraiment aimé pouvoir lire dans les pensées d'autrui, histoire de voir à quoi s'attendre.. Ou pas. Ce que pouvait contenir l'esprit de son vis à vis à cet instant précis n'était peut-être pas si.......... regardable que ça, on va dire. Il préférait ne même pas y penser, à vrai dire, s'il ne voulait pas avoir affaire à une énième montée de sang importante vers ses joues, ou cela allait encore attirer des emmerdes pour sa personne. Il lâcha un petit soupir.. Ce mec avait quand même les lèvres super douces, il fallait bien l'avouer, même si le petit se sentait honteux rien qu'à cette pensée.. Il allait vraiment falloir qu'il pense à se calmer, s'il voulait garder un minimum de contenance pour le temps à venir dans cette pièce.

Il observa un moment le petit manège de son collègue, qui ne semblait pas décidé à répondre à sa question... Du moins, pas maintenant. Il alla vers son propre lit, les mains dans les poches, apparemment assez peu concerné par la réponse de son jeune collègue. A quoi cela servait-il de poser des questions si c'était pour ignorer la réponse? C'était un non sens total, là... Il s'apprêta à retourner à sa copie, quand l'autre sembla changer d'avis, et retourna vers le lit du petit finlandais d'une démarche légère, avant de lui enlever le feuilles des mains, et de les lancer plus loin, avec la promesse de les ramasser plus tard. Puis la suite se déroula comme au ralentit aux yeux du petit brun, qui tenta de saisir le pourquoi du comment de la chose... S'asseyant sans beaucoup de gène sur les petites cuisses de son collègue, avant de l'embrasser à pleine bouche, le tirant de force contre lui. Ouvrant de grands yeux, Yuukito eu un certain mal à reprendre une contenance acceptable, et posa ses mains sur le torse du jeune punk, repoussant faiblement son assaut, avant de laisser l'autre faire ce qu'il voulait. Il se sentait clairement tout chose, ne s'attendant pas à un premier contact aussi... sensuel avec son colocataire. Mais aussi étrange que cela puisse paraitre, il n'était pas totalement dégouté par ça, bien au contraire... C'était même plutôt agréable, au demeurant, doux et presque.... tendre? Il resta un moment complètement sonné, même après que l'autre eu décollé ses lèvres, et le regarda d'un air absent, le regard empli d'incompréhension.. Son collègue se décidait enfin à se présenter, après lui avour rouler un patin monumental, si ce n'était pas étrange... Akihito Minisuka. Bien. Il hocha doucement la tête, ne sachant trop quoi ajouter à tout ça. Il regarda le petit manège du punk, n'osant même pas poser de question sur son comportement, de peur de paraitre complètement idiot... Et peut-être aussi de peur de le faire s'en aller, il devait bien l'avouer.

Yuukito ne savait pas vraiment comment réagir face à son interlocuteur. Il n'était vraiment accoutumé à ce genre de panel réactionnel, et il avait été plutôt prit au dépourvu, ce qui avait tendance à agacer le petit génie qu'il était, tout en le perdant complètement. Réactions pouvant certes passer pour un peu excessives, mais il faut dire que sur certains points, les enfants dits surdoués ont une sorte d'ordre mental assez étrange, qui s'affole dès la moindre complication. On pourrait presque comparer ça à de l'autisme, notamment dans le cas du jeune finlandais en ce moment précis. Certes il n'avait pas piqué de crise de nerf totale, certes il n'avait pas cherché à se jeter par la fenêtre, ce qui était encore heureux, sinon ses capacités à assurer un cours auraient put être remises en doute, et de loin.. Ce collègue face à lui était en train de lui saper son ordre moral, et cela le mettait un peu mal à l'aise.. Il n'avait pas l'habitude qu'on le touche, il ne savait donc pas comment anticiper le tout. Sa femme avait déjà essayé plusieurs fois, mais il l'avait gentiment repoussé à chaque fois. Elle n'avait pas insisté, au grand soulagement du jeune prof. Mais là, c'était différent.. Cet homme ne semblait pas décidé à le lâcher.... Et il y avait peut-être aussi le facteur inconscient comme quoi Yuukito n'avait pas envie qu'il le lâche, au final...? C'était assez difficile à admettre. Pourtant, le jeune homme n'était pas du genre à refouler ses tendances sexuelles. Il était gay et l'assumait plutôt, bien que le frein familial ait tendance à venir pourrir un peu le tout, mais foncièrement, cela ne le dérangeait pas le moins du monde. Mais là, c'était différent, il n'était pas habitué à ça...

Il frôla ses propres lèvres du bout des doigts, dans un geste purement inconscient. Il se sentait vraiment étrange, comme si une nuée de papillons fou furieux avaient décidé d'investir son bas ventre sans lui demander son avis. C'était pas vraiment désagréable, mais cela le mettait d'autant plus mal à l'aise.. Il se tortilla un moment, observant du coin de l'œil son colocataire, toujours assis sur ses cuisses. Il venait de retirer sa veste, la laissant tomber au sol, avant de se tourner vers Yuu et de lui sourire d'un air tendre, qui dut bien faire rater un ou deux battements au jeune prof de maths. Il avait l'envie soudaine de se soustraire à son regard, ayant la désagréable impression de se liquéfier sous ses yeux. Il n'aimait pas être regardé de la sorte, cela faisait travailler un peu trop les hémoglobines de ses joues à son goût. Il rosit et baissa doucement la tête, sans vraiment chercher à comprendre plus. Il était intimidé, et de loin... Peut-être pas terrorisé, mais la limite était mince entre cet état et son état actuel.. Il était presque à ramasser à la petite cuillère, c'était dire... Il releva vivement la tête en sentant les mains d'Aki prendre les siennes pour les poser sur son propre torse, geste un peu étrange s'il en était, qui fit rougir d'autant plus le petit scandinave. Puis il y eu un autre baiser, que Yuukito accepta sans rechigner. Il ne chercha pas vraiment à repousser son collègue. De toute façon, à quoi bon? Il eu juste un petit tremblement quand il sentit les mains calleuses de son vis à vis se poser sur ses cuisses. Ça devenait un peu trop, là, non? Non.. Bon. Il n'empêchait qu'il commençait à avoir assez.... chaud? Il fallait dire que la présence du professeur de musique sur son lit était tout sauf purement platonique.. Il resta le regarder, visiblement perdu, quand il se décolla, et alla s'allonger juste à coté, comme si ce lit était le sien.. D'un autre coté, Yuu se voyait mal le repousser de son lit. Il préférait encore subir ses assauts hormonaux, plutôt que de finir en termes exécrables avec lui... Ce serait trop con.

Il ouvrit de grands yeux à la question, ou plutôt demande de son collègue, et eu besoin d'un certain temps pour faire le point. Il essaya de comparer le Akihito qu'il avait vu entrer dans la chambre, aimable comme une porte de prison, et celui de maintenant, dont le regard empli d'une tendresse pas tout à fait désintéressée le toisait calmement. C'était vraiment étrange... Tout comme cette question. Il voulait que Yuukito l'embrasse? A cette pensée, le petit prof senti ses joues s'enflammer, et il vint à se demander combien de teintes avait-il réussi à adopter en l'espace de quelque minutes. Le chiffre devait être catastrophique, sûrement... Comme l'état de son cerveau à ce moment précis. Il n'allait quand même pas aller l'embrasser parce qu'il lui demandait, non? Si? De toute façon, il n'était plus vraiment à cela près.. Aussi se pencha-t-il doucement sur lui, se questionnant sur la résistance de sa cage thoracique face aux assauts de son cœur, avant de poser doucement ses lèvres sur celles de son collègue, tentant de garder un vague équilibre pour ne pas s'affaler sur lui au premier choc.. Il ne savait même pas pourquoi il avait cédé, mais il l'avait fait, et maintenant il se sentait ridiculement inexpérimenté et puéril... La position n'étant pas vraiment des plus confortables, il essaya de se positionner un peu mieux, évitant un contact trop rapproché entre leurs deux corps, car se sentant assez étrange pour ne pas pouvoir répondre de lui-même en cas de dérapage.. Il osa cependant passer une main timide dans le cou d'Akihito, la laissant glisser jusqu'à sa nuque, enlevant un peu de l'aspect froidement mécanique de l'acte accompli..

Yuukito ne savait vraiment plus ou se mettre. Il avait l'impression de passer pour quelqu'un de facile, et cela lui déplaisait vraiment beaucoup. Il avait envie de rentrer six pieds sous terre, ne serait-ce que pour laisser à son cœur le temps de retrouver un rythme normal. Il ne comprenait absolument pas le comportement de son collègue ne s'étant jamais considéré lui-même comme quelqu'un de particulièrement séduisant. Il n'avait donc pas vraiment la notion de provocation, et n'avait pas vraiment conscience du coté aguicheur que pouvait avoir sa tenue actuelle, l'ayant simplement utilisée pour faire son boulot de plus à l'aise possible. C'était tout, et il n'y avait rien d'autre à ajouter. Aussi se trouvait-il des plus dépourvus quand son collègue se mit à aller plus avant dans l'approche physique, ce qui eu le don de mettre le rouge aux joues du petit scandinave. Il ne savait pas à quoi il jouait lui-même, répondant plus ou moins aux avances du jeune japonais près de lui. Cela frôlait le non sens, et risquait fort d'exacerber les choses de façon radicale, s'il ne faisait pas quelque chose pour empêcher conneries de se faire. Mais pour cela, encore aurait-il fallu qu'il veuille vraiment que cela s'arrête, ce qui était moins que sûr, à son propre désarroi. C'est qu'il commençait à se faire peur lui-même, le coco.. Il soupira doucement d'un mélange savant d'envie contenue et de désarroi face à sa propre impuissance. De toute façon, vu comment cela commençait à virer, il pourrait bientôt difficilement feindre une non envie sûre et certaine, et c'était ce qui le faisait le plus chier, à vrai dire.. Il avait une certaine retenue à conserver, ce que sa virginité totale avait servi un bon moment. Mais maintenant, même ceci ne changeait plus rien à la donne. Il était mal barré de chez mal barré, et à vrai dire, il s'en foutait un petit peu à présent. Il aurait put refuser net les avances de son collègue. Quitte à se brouiller un petit peu avec lui, cela n'aurait pas dût être grave.. Mais plus qu'il redoutait les discordes, il n'avait pas tellement envie que ça, de le repousser. A vrai dire, il aimait même vraiment beaucoup le contact de ses lèvres percées sur les siennes, aussi honteux que cela soit à avouer. Chose qu'il n'aurait d'ailleurs jamais avoué, même sous la torture. Quoique, cela dépendait de quoi il en retournait, aussi... Yuukito était irrécupérable. C'est la pensée qu'il eu de lui-même en cet instant précis de connerie, et qui eu un certain mal à le quitter.

Il s'était finalement lancé, à la demande de son collègue, comme un gentil toutou. Il avait l'air un peu pathétique, à accepter tout sans rechigner, mais il essayait de penser à sa propre envie, pour laisser couler les choses. Il sentait les papillons qui dormaient dans le creux de son estomac se réveiller doucement, et commencer à étirer frénétiquement leurs petites ailes. Si cela n'avait pas paru si con, le jeune professeur aurait porté sa petite main à son ventre, sous l'impulsion de la sensation bizarre qui commençait à venir le torturer. Merde alors, il se passait quoi, là? Il n'était pas censé être le petit prof timide, voire un peu coincé, et aimable à toute épreuve? Ou était passé sa réserve légendaire? Aux oubliettes, il fallait croire.. Et puis il en avait marre de se poser des questions idiotes. Il avait envie de profiter un peu de ce qu'il pouvait avoir, et arrêter de se poser des problèmes de conscience dont il n'avait au passage, absolument pas besoin. Il se laissa donc aller à lui offrir le plus doux baiser dans la limite du possible et de son expérience assez réduite de la chose en question. Il essayait de garder une certaine distance entre eux, pas tant pour éviter les mains d'Aki que pour se préserver de ses propres réactions. Il avait rarement été aussi excité, et ne savait donc pas dans quel sens pourraient aller ses réactions à l'égard de son collègue, si cela continuait dans cette voie. Il aurait put essayer de se calmer, de penser à autre chose. Après tout, ce n'était qu'un bisou, non? Non, apparemment... Il sentit les mains chaudes du prof de musique passer doucement sur sa taille, avant de remonter sous son pull, caressant doucement son échine, et lui arrachant quelque frissons de bien-être. Ce n'était pas bien méchant, mais il sentit son cœur changer radicalement de rythme, comme s'il cherchait par tous les moyens à défoncer sa cage thoracique pour se faire la belle. Il approfondit donc le baiser, comme pour chasser ce genre d'impression assez douloureuse. Il sentait sa main redescendre, et failli avoir un mouvement de recul quand elle se posa sur son derrière, le caressant doucement pendant que son genoux remontait contre son entrejambe.. Hyvänen aika! Il avait de la chance que son cœur ne se soit pas décroché, cette fois.. Il finit par abandonner la partie... Du moins, il laissa sa raison céder, le reste ayant déjà rendu les armes depuis belle lurette. Il se décida à coller son corps chétif à celui de son vis à vis, faisant abstraction de ses joues sûrement presque noires, s'il s'en tenait à ce qu'il avait rougi.. C'était la première fois qu'il était aussi proche de quelqu'un, charnellement parlant, et cela lui faisait un peu bizarre. Il se décolla finalement doucement de ses lèvres, et lui lança un petit regard intimidé, une esquisse de sourire florissant sur ses lèvres. Il se sentait horriblement gêné, et se racla la gorge doucement...

-Pardon..